Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Contrastes
15 septembre 2007

Réveil douceur

IL flotte comme une ambiance calme et sereine ce matin. Je me réveillais lentement, avec cette sensation inconfortable de me demander où j'étais, encore un peu dans mes rêves de la nuit, il m'arrive souvent d'avoir cette sensation. Je me suis demandé si j'étais plutôt dans l'appartement dans lequel j'ai vécu les vingt premières années de ma vie, dans l'école primaire dans laquelle nous habitions. J'ai tellement aimé cet appartement, il en a tellement vu, en même temps en vingt ans, heureusement. Il a connu les toutes premières années d'enfance, les crises de larmes, les jeux inventés, les séances d'écriture dans mon journal de bord à mon grand bureau, la vie de famille à quatre, puis à trois, mon frère étant parti, puis à deux, mon père étant à son tour parti, les années de douleurs avec maman pendant la séparation, les insultes et les menaces. J'étais le témoin, bien malgré moi. Je n'ai rien demandé, c'est sans doute resté un peu en moi même si c'est maintenant digéré. Je pense néanmoins que les blessures d'enfance ne se referment jamais complètement, il reste toujours une marque.
Bref, après avoir pris conscience que j'étais bien dans mon appartement actuel, j'ai pris contact progressivement avec mon environnement, et avec la sensation agréable de profiter du confort et de la sérénité qu'apportent ce lieu, aproprié et personnel. Il suffit de pas grand chose pour se dire qu'il existe de petits bonheurs tout simples parfois et qu'on ne les regarde sans doute pas suffisamment pour relativiser quant aux grandes douleurs du monde.
Je peux ressentir cette même sensation de paix, disposé à écouter une musique en adéquation avec mon esprit du moment, un Ave Maria de Schubert, ou de Gounod, bien qu'adapté de Johann Sebastian Bach, la pureté de la voix me fait toujours chavirer. Je me rends compte d'ailleurs que c'est beaucoup plus avec la musique classique que je peux vraiment vibrer, j'entends les vibrations, les variations, mon oreille semble plus aiguisée. Je dois garder cela du conservatoire ou des études de musicologie, c'est sûr qu'on n'a jamais arrêté d'analyser, de décrypter, de comprendre et d'écouter, d'apprendre à écouter. Quelle profondeur!
Je peux retrouver la même émotion, sans voix, comme dans une pièce de Bach, Cello Suite n°1 in G par exemple, classique mais profonde. Dvorak reste un coup de coeur en ce moment, moins abordable mais extrèmement puissant. Ecouter La Symphonie du Nouveau Monde, le contraste des nuances est saisissant.
Mais une des valeurs sûres pour moi reste le Requiem Op.9 de Maurice Duruflé, Pie Jesu par exemple. C'est sans commentaire tellement l'émotion est forte.
Je vais continuer la journée, en attendant le plaisir de revoir mes meilleurs amis ce soir, il me tarde. Un seul regret, ne pas voir I. ou F. selon qu'il s'agisse de son nom d'artiste ou de sa private life. L'invitation a été tardive et réfléchie, il ne sera pas là. Je ne le connais pas vraiment en même temps, y'a pas de quoi en faire un fromage (il n'empêche que j'y pense). Mais bon, je suis un romantique, quoi qu'en disent mes détracteurs. Et surtout, un idéaliste. Cela doit expliquer en partie mes peines et déceptions.

Publicité
Publicité
Commentaires
Contrastes
Publicité
Archives
Contrastes
Publicité