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Contrastes
2 mai 2009

Bonne conscience

L'évolution de la morale humaine est le fruit de la conscience. N'a-t-on jamais éprouvé comme un sentiment de bonne conscience en donnant une pièce à quelqu'un qui mendie sur un trottoir ? Exprimer la moindre émotion en le voyant sur une grille d'aération dans la rue quêtant non seulement un peu de chaleur physique mais parfois, un peu de chaleur humaine, un regard, une reconnaissance, un semblant d'existence? L'amour d'autrui. On a toujours le sentiment de faire une bonne action, un peu comme si la journée se passerait mieux parce qu'on a été bon aujourd'hui, on a fait le bien. N'y aurait-il pas derrière cela quelque chose de beaucoup moins pur, de moins politiquement ou civiquement correct, l'instant de détenir un certain pouvoir de supériorité vers celui qui est en bas, à terre, dans le caniveau, alors que moi, je suis debout, je marche, je cours vers un réseau social construit, vers "mes" habitudes, vers "mon" bureau, vers "mes" collègues, vers "mon" univers. N'est-ce pas aussi pour se donner encore une fois bonne conscience de bien penser pour une fois, et pour tenter d'annuler toutes les autres actions qui n'ont rien de glorieuses, qui pèsent sur nos consciences, qui rongent nos ambitions et qui nous rappellent que le temps passe et parfois, use, beaucoup plus vite qu'on ne veuille bien en avoir conscience, uniquement quand on se déclare à l'entourage dans une phrase type du style :"je suis fatigué". Je suis fatigué de quoi ? Du temps ? De l'âge ? De ma conscience ? De mon inconscience ? Il y a toujours remords, regrets, culpabilité à un moment donné. Parce qu'on estime qu'on aurait pu faire mieux, différent, plus . Ou pas. Pour éviter ces poids. Selon les degrés de notre éducation, les valeurs diffèrent d'un point à l'autre, d'un regard à l'autre. Ce qui est mal pour mon voisin peut être bien pour moi. Au contraire, on semble toucher la plénitude après avoir vécu une action de générosité, de don, de soi ou d'autre chose, d'écoute, de partage. Tout n'est définitivement que contrastes, entre ce besoin de plénitude et le sentiment qu'il peut procurer, un souffle de bonheur concentré et éphémère, qui intervient à la pensée d'un doux souvenir, d'un projet tant désiré en pensant que ce sera bien, que ce sera mieux, et une sensation de vide, inévitable, sans prévenir, une torture progressive, évolutive, intime ou le désespoir s'empare de chaque seconde qui donne le même souffle à une vie qui avance. L'homme sera toujours partagé par l'instinct du bien et du mal, de la pureté et du vice, les pulsions humaines sont ainsi faites pour que les douleurs rejaillissent épisodiquement peut-être pour qu'ensuite, on puisse savourer le suc d'un bonheur furtif ou pérenne, selon qu'on veuille le cultiver ou pas. Il y a tellement d'éléments à accepter, il y a tant de combats pour avancer, où se faire sa place n'est rien sans prendre en compte notre propre conscience, tellement conditionné par notre inconscient. Et jour après jour, nous tentons de garder notre morale afin de nous donner bonne conscience. Le bonheur n'existe pas, si l'on n'en a pas la conscience claire.
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