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Contrastes
11 décembre 2008

Papier froissé

Dis moi, si c'était pour me déchirer ... tu peux me dire pourquoi tu es venu vers moi là ? Tu m'accuses de sortir des grands discours! Tu m'accuses! Tu m'agresses ! Tu me fais la morale ?! Mais c'est du pur délire! Tu sais, je m'en fous de ces communautés de merde, surtout à Paris, où personne ne respecte personne. Ici plus qu'ailleurs, c'est la porte ouverte à toute dérive. Et après, on reçoit des discours comme le tien, pensant détenir SA vérité et bien dans sa tête. On les rencontre sur les sites dits "d'utilité sociale", des sites de cul pour la plupart, même facebook parfois ! Au départ, c'est genre pour se rapprocher, pour favoriser le contact, la communication, l'échange, la relation, la proximité mais tout ce que ça crée par la dérive de l'utilisation machiavélique de l'Homme, c'est au contraire d'ériger des barrières supplémentaires, des garde-fous pour protéger son intimité, cette même intimité qu'on n'hésite pas à dévoiler au monde entier. Vive cette érection alors! Je veux bien en dire sur moi, c'est facile, c'est pas cher et ça peut rapporter gros et dès que j'en ai marre, derrière mon écran de contrôle, je clique sur "terminer", sur "cette personne vous dit qu'elle n'est pas du tout intéressée" ! No way! Et c'est ça le site d'utilité sociale, celui de démontrer à ceux qui sont un peu seuls que de toutes façons, ils le resteront et aux autres, parce qu'ils ont une belle gueule, un beau verbe ou une belle queue, qu'ils ont la main d'un coup de tête-balayette-manchette pour cliquer sur le bouton "stop-eject". Et tout ça me fatigue, me saoule après m'avoir enivré. Une communauté ? Impersonnelle, irrespectueuse, consommatrice voire consumériste car il n'est jamais trop prudent de s'allier pour se protéger. Au pays des cons, il y a toujours des érudits et des chefs. Et pendant ce temps, moi, j'écris, je traine, je regarde le temps passer. L'eau part de mon corps, l'air devient sec, les poils perdent de leur couleur. Pour ne pas le voir, on les coupe. Alors je continue de prendre une feuille de papier, bien blanche, pour laquelle j'aurais choisi la plus belle plume, celle avec laquelle je me sens le plus à l'aise pour coucher quelques mots en désordre, sans logique, par fil. Jusqu'au jour où moi aussi, je verrai que ce papier finira comme la peau de mon visage, usée par les éléments du temps, froissé.
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