Soirée de pluie

J'étais trempé en rentrant ce soir, j'avais froid et j'étais fatigué. Et puis j'ai pensé que s'il avait fallu que je dorme dehors, comme beaucoup, ça aurait été pire. Alors je n'ai pas trop à me plaindre, il y a toujours plus malheureux que soi, comme la jeune femme ce midi chez le chinois qui parlait de son diabète et du traitement qu'il fallait qu'elle commence la semaine prochaine, à vie. Oui, y'a plus malheureux. Donc je rentrais sous une pluie battante, il y avait longtemps que j'avais été autant mouillé. Soulagé de ne pas à avoir à dormir dehors mais triste et désolé de ne pas pouvoir être sous mon propre toit. Cela me permet de relativiser que de n'avoir aucune affaire à soi, ses propres repères, ne se tenir qu'à l'essentiel, au vital. Le confort est toujours relatif. Le futur ne pourra me réserver ce que le passé ne m'a pas épargné, pendant que le présent me trouble, comme mon passé et comme mon futur. Un cycle. Eternel. Intemporel.